dimanche 9 novembre 2014

Préquelle d'Harry Potter de J. K. Rowling

Nouvelle de 800 mots écrite par J. K. Rowling (2008)

Située trois ans avant la naissance de Harry Potter, le récit raconte une aventure de Sirius Black et James Potter.

Un agent de police moldu P. C. Anderson et le sergent Fisher poursuivent une moto en excès de vitesse jusque dans une voie sans issue. Ils rattrapent deux jeunes contrevenants en leur demandant leur nom. Après quelques plaisanteries, les enfants disent s’appeler Sirius Black et James Potter. Alors que les policiers sont sur le point de les arrêter pour non port du casque, trois mangemorts atterrissent avec leurs balais autour d’eux. James et Sirius utilisent leurs baguettes magiques pour faire voler la voiture des policiers, et les mangemorts s’y écrasent. Sirius et James laissent ensuite les policiers, effrayés, dans l’allée.

J. K. Rowling a écrit cette nouvelle pour l’association d’écrivains PEN club en faveur d’une association contre la dyslexie.


Préquelle :


La motocyclette prit le virage serré en trombe ; elle allait tellement vite que les deux policiers qui la poursuivaient en voiture s’exclamèrent « Whoa ! » Le sergent Fisher appuya à fond sur le frein, persuadé qu’il était que le passager arrière avait dû tomber sur la chaussée. Mais la motocyclette tourna sans faire tomber ses passagers et elle disparut dans une ruelle dans un clignement de phare arrière.

« On va les avoir ! » cria l’agent Anderson, tout excité. « C’est une impasse ! »

Fisher tourna le volant à fond, passa toutes les vitesses les unes après les autres et érafla la moitié de l’aile de la voiture en forçant le passage dans la ruelle.
Les phares projetaient de la lumière sur ceux qu’ils poursuivaient. Ils s’étaient assis, enfin immobiles après une chasse qui avait duré au moins un quart d’heure. Les deux motards étaient coincés entre un grand mur de briques et la voiture de police, qui se ruait sur eux comme un prédateur grognant aux yeux de lumière.
Il y avait tellement peu de place entre les portières de la voiture et les murs de la ruelle que Fisher et Anderson eurent du mal à s’extraire du véhicule. Ils se sentaient offensés d’avoir à avancer vers les mécréants à petits pas de crabes. Le ventre généreux de Fisher frottait contre le mur, déchirant les boutons de sa chemise au passage ; il finit par arracher le rétroviseur avec son dos.

« Descendez de la moto ! » hurla-t-il aux deux jeunes qui souriaient d’un air narquois et se prélassaient dans la lumière bleue clignotante, comme s’ils s’amusaient.
Ils firent comme on leur disait. Fisher réussit enfin à se libérer du rétroviseur cassé et les dévisagea. Ils avaient un peu moins de vingt ans. Le conducteur avait de longs cheveux noirs ; son charme insolent rappelait à Fisher le petit ami de sa fille, ce fainéant de guitariste. Le deuxième garçon avait aussi des cheveux noirs, mais ils étaient coupés plus court et partaient dans tous les sens. Il avait des lunettes et un large sourire. Ils portaient tous deux des T-shirts décorés d’un grand oiseau doré – certainement l’emblème d’un groupe de rock assourdissant et discordant.

« Vous n’avez pas de casques ! » cria Fisher, montrant du doigt leurs têtes découvertes. « Vous dépassiez la limitation de vitesse de – de beaucoup ! » (En fait, la vitesse enregistrée était tellement élevée que Fisher refusait de croire qu’une motocyclette pouvait aller aussi vite.) « Vous ne vous êtes pas arrêtés, alors que la police vous l’avait ordonné ! »
« Nous aurions adoré nous arrêter pour un brin de causette », répondit le garçon aux lunettes, « mais nous essayions... »
« Ne joue pas au malin avec moi – vous allez avoir un paquet d’ennuis ! » répliqua Anderson d’une voix hargneuse. « Des noms ! »
« Des noms ? » répéta le conducteur aux cheveux longs. « Eh bien, voyons... Il y a Wilberforce... Bethshabée... Elvendork... »
« Ce qu’il y a de bien avec celui-là, c’est que ça marche pour une fille et pour un garçon », ajouta le garçon aux lunettes.
« Ah, vous vouliez dire NOS noms ? » demanda le premier. Anderson bafouilla de rage. « Il fallait le dire ! Lui, c’est James Potter, et moi, je suis Sirius Black ! »
« Ça va être sérieusement black pour toi dans une minute, espèce de petit insolent... »

Mais ni James ni Sirius n’écoutait ce qu’il disait. Soudain, ils étaient devenus plus alertes qu’un chien de chasse. Ils regardaient quelque chose derrière Fisher et Anderson, au-dessus du toit de la voiture de police, dans la bouche noire de la ruelle. D’un même mouvement fluide, ils tendirent la main vers la poche arrière de leurs pantalons.
Pendant un instant, les deux policiers s’imaginèrent qu’ils allaient sortir des pistolets, mais une seconde plus tard, ils réalisèrent que les motards n’avaient sorti que –
« Des baguettes de tambour ? », railla Anderson. « Vous êtes des petits rigolos, pas vrai ? Bon, je vous arrête pour – »
Mais Anderson n’eut pas le temps de dire pourquoi il les arrêtait. James et Sirius avaient crié quelque chose d’incompréhensible, et le faisceau lumineux des phares avait bougé.
Les policiers se retournèrent, puis reculèrent en titubant. Trois hommes volaient – VOLAIENT – vers eux sur des balais, et en même temps, la voiture de police partait en marche arrière sur ses roues de derrière.
Les genoux de Fisher l’abandonnèrent ; il tomba en position assise ; Anderson trébucha sur les jambes de Fisher et lui tomba dessus, alors que FLOMP – BANG – CRUNCH – ils entendirent les hommes sur les balais s’écraser contre la voiture qui était maintenant debout ; les hommes tombèrent par terre, apparemment insensibles, alors que des bouts de balais s’entrechoquaient bruyamment autour d’eux.
Le moteur de la motocyclette s’était remis à ronronner. Bouche bée, Fisher trouva la force de regarder les deux garçons de nouveau.
« Merci beaucoup ! » cria Sirius par-dessus le bruit du moteur. « On vous doit une fière chandelle ! »
« Oui, ravis de vous avoir rencontrés ! » ajouta James. « Et n’oubliez pas : Elvendork ! Ça marche pour les deux sexes ! »
Il y eut un fracas dévastateur, et Fisher et Anderson se jetèrent dans les bras l’un de l’autre de peur ; leur voiture venait de retomber par terre. C’était maintenant au tour de la motocyclette de faire marche arrière. Incrédules, les policiers la virent s’élever dans les airs : James et Sirius s’élançaient vers le ciel, leur phare arrière scintillant comme un rubis qui se volatilisait.

Tiré de la préquelle que je ne suis pas en train d’écrire – mais je me suis bien amusée !
J.K. Rowling


Source : http://www.gazette-du-sorcier.com/Prequelle-Harry-Potter-version,1079

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